jeudi 31 mai 2012

53ème étape, Kashgar - Ulugqat, 100 Km.

Aujourd’hui, fini le désert, on a le droit à une étape de montagne, malheureusement, pas une étape de montagne comme on peut l’imaginer chez nous avec de l’air pur et de la verdure. Non, ici, une fois de plus, il y a encore beaucoup de poussière… Malgré tout, à quelques uns, on se fera bien plaisir en se tirant un peu la bourre. A la pause de midi, on sent bien que l’on s’approche de la frontière puisque plusieurs personnes viennent nous proposer de faire du change à un taux moins intéressant que celui que nous propose la banque interne du PPL 2012… L’après midi sera une fois de plus dure pour moi, la digestion sans doute, l’occasion de flâner un peu et de faire des photos puisqu’il y a un peu de verdure maintenant… A Ulugqat, qui semble une ville militaire, nous sommes dans un bel hôtel, mais il y a toujours des soucis dans ce bâtiment pourtant assez récent, une grande partie d’entre nous restera sur une impression mitigée de la Chine…

mardi 29 mai 2012

52ème étape, Bivouac coton – Kashgar, 111 Km.

Le vent et la pluie sont venus perturber un peu notre nuit, un mal pour un bien car nous n’avons pas eu à souffrir des moustiques, ce qui n’est pas le cas ce matin, ils sont même virulents. Le village du bivouac ne paraissait pas d’une importance stratégique mais plutôt d’une pauvreté importante, ce que l’on retrouvera le long du parcours du jour. Le blé, cultivé dans de petits espaces, parait bien en avance. La police est très présente et énergique dans la grande ville traversée plus loin. Pas d’arrêt, pas de photos, restez groupés… Un grand marché vint nous redonner un peu le sourire et de nous prêter à de nombreuses photos. L’arrivée à Kashgar fut encore sous escorte policière et vint renforcer notre sentiment de tension au niveau  local. Ah, j’oubliais, aujourd’hui, j’étais serre file avec les copains bretons Patrick et Bernard, cela tombait bien car mes ennuis gastriques ont repris, j’ai donc pu faire mes pauses sans retarder les copains. Pas d’affolement, je connais la recette, Immodium et Smecta voire Primpéran, ce soir, ça allait déjà mieux… Demain, c’est repos, enfin presque, puisque l’on visite la mosquée et le grand Bazard. Il nous restera ensuite deux jours avant de passer au Kirghizistan, après plus de deux mois en Chine, sûrement le temps de passer à un autre pays et de nouvelles découvertes…

lundi 28 mai 2012

51ème étape, Bivouac désert – Bivouac coton, 125 Km.


Aujourd’hui toujours du désert mais cette fois-ci, la montagne est bien présente sur notre droite, c'est-à-dire au nord de notre itinéraire, offrant beaucoup plus de couleurs et de variétés à nos yeux. Le vent nous pousse dans un premier temps avant de changer radicalement de sens en début d’après-midi comme depuis plusieurs jours. A la pause déjeuner, la fatigue est bien présente chez les cyclos, ça somnole. En fin de journée, nous essuierons des bourrasques de vent importantes, risquant même de nous faire reculer. La base du bivouac est nettement moins agréable que la veille mais le couscous de Lionel et Jean-Claude égaiera la soirée. A noter que la police nous ramènera notre Rémy, parti comme à son habitude, faire un petit tour. Nous sommes assignés à résidence dans notre campement…


dimanche 27 mai 2012

50ème étape, Tumushuk – Bivouac désert, 120 Km.


Ce matin, la police locale est présente devant l’hôtel, rassurez-vous, personne parmi les participants du PPL 2012 n’a fait de bêtises. Elle est là pour nous encadrer durant le parcours du jour. Le commissaire nous apprendra d’ailleurs que la ville de Tumushuk n’existe réellement que depuis 2004, il n’y avait que des champs cultivés avant. Quelques usines, une centrale électrique au charbon, puis c’est à nouveau le désert pendant de nombreux kilomètres avant de retrouver une petite ville dont l’activité est axée sur le coton, vu les nombreux stockages existants. Au déjeuner, la présence militaire est bien visible, nous sommes, comme on nous le dit assez souvent, dans une zone sensible. L’après-midi, il fait très chaud encore et c’est pénible pour moi de faire du vélo. Qu’est-ce que cela donnera plus tard quand il fera très, très chaud, comme on nous la également promis ? Fin de la journée de vélo en plein désert, mais ce n’est pas tout à fait fini pour moi, je dois faire l’interview de Michel Galesi, encore un bon moment. Le bivouac sera très sympathique et convivial, l’occasion de fêter l’anniversaire de Kiki, la petite jeunette du groupe. La nuit à la belle étoile sera bonne, ponctuée par les aboiements d’un chien dès qu’une personne allait au petit coin…

samedi 26 mai 2012

49ème étape, Santuan - Tumushuk, 133 Km.

Ce matin, je me sens en pleine forme, j’ai dormi près de 3 heures de plus que les nuits précédentes. Eh oui, pas d’internet, peu de choses en « ville » et donc une chambrée vite au lit. De plus, le petit déjeuner est copieux avec même des petits sachets de confiture au goût certes un peu pharmaceutique. Le parcours emprunte une fois de plus le désert avec des portions de longues lignes droites. Pourtant, une voiture, roulant à vive allure, manque de peu de nous faucher dans une grande courbe. Plus loin, nous sommes arrêtés à une espèce de poste de contrôle militaire, nous devons signer un registre dans un premier temps puis nous prêter à une séance de photographies avant de pouvoir repartir. Au pique nique de midi, enfin à 13H30, Lionel et Jean-Claude nous ont préparé une pizza mais le soleil tape fort et provoque un nouveau malaise sans conséquence pour un des participants. Les 40 kilomètres de l’après-midi seront un peu dur pour moi en raison de la chaleur, heureusement, on peut s’arroser de temps en temps, l’eau ne manque pas ici, elle vient tout droit des montagnes du Karakoram, là où se situe le K2, le deuxième plus haut sommet du monde, qui trône à 8611 mètres.


vendredi 25 mai 2012

48ème étape, Alaer - Santuan, 142 Km.


Ce matin, c’est à un départ tardif que l’on a eu le droit au grand bonheur de ceux qui aiment leur lit et de plus, Remi, a trouvé son vélo à plat, la fatigue surement. Un dispositif particulier est mis en place pour éviter que certaines brebis du troupeau du PPL 2012 ne s’égarent, la route est aujourd’hui pleine d’embûche, elle est sinueuse. Effectivement, c’est un véritablement changement par rapport aux jours précédents et c’est très apprécié au sein du peloton d’autant plus que nous traversons des zones marécageuses où il y a plein de choses à voir et à photographier. L’allure des groupes s’en ressent, c’est beaucoup plus calme. La pause déjeuner se fait attendre, forcément, on est un peu décalé. L’après midi sera moins pénible que je ne le pensais, il fait chaud mais pas excessivement car un petit vent nous rafraîchit. L’hôtel prévu est un hôtel de moindre gamme, certains d’entre nous sont en chambre de cinq, là n’est pas le problème, il n’y a pas de douche et l’eau doit arriver au robinet collectif vers 20H. Par contre, nous, nous avons deux télévisions dans notre chambre ce qui doit représenter à leurs yeux un gage de modernité et donc de confort…

jeudi 24 mai 2012

Censure.


Ce n’est pas un scoop, la censure chinoise existe, nous la subissons un peu nous même par rapport à la non-possibilité d’utiliser par exemple certains réseaux sociaux tels que facebook, youtube et certains blog comme le mien, blogspot pour ne pas le nommer… Par contre, là où on l’attend moins, c’est la censure au niveau de la FFCT pour ce qui concerne le journal du PPL 2012. Celle-ci n’est pas du fait du chef d’expédition qui a un droit de regard sur les productions et c’est logique, mais de certains « cadres » des instances parisiennes. Qu’est-ce qui est censuré ? De petites choses qui sont plus du registre de l’humour et qui ne prêtent à aucun danger si ce n’est celui de la vérité, du vécu et de la perception de certains participants.
Un exemple : Suite au bivouac du jeudi 17 mai de l’étape n°41, voici une brève qui a fait l’objet d’un retrait arbitraire avant mise en ligne.
Brève n°1
Ressenti de Gérard, notre compagnon malvoyant, après le bivouac « dépotoir » :
Avantages et inconvénients d’être aveugle :
« Ce matin, j’entendais le oh ! et les ah ! de Gérard, mon pilote, qui s’extasiait devant les paysages ; dommage pour moi, mais cet après-midi, cela m’a évité de voir le merdier dans lequel on s’est retrouvé, en revanche il y a une chose qui ne m’a pas été épargnée, c’est l’odeur ».

La FFCT voudrait-elle édulcorer à tout prix le PPL 2012 ?

47ème étape, Bivouac (désert) - Alaer, 143 Km.

Aujourd’hui, j’ai une pensée particulière pour le plus jeune de mes fils, Jean-Lou, qui se fait  opérer d’un genou. Peut-être devra-t-il délaisser le foot pour se consacrer maintenant, bon gré malgré, à la pratique du vélo… La nuit au bivouac n’a pas été une nuit… idéale pour la récupération. Globalement, on en ressort plus fatigué. Souvent, on dort par intermittence. Pour ce qui me concerne, j’ai été un peu gêné par de petits ronflements, pas de grizzli ce coup-ci, par ces maudits camions qui n’arrêtent jamais de rouler et qui semblaient traverser le bivouac. Mais surtout, j’ai été incommodé par l’humidité de mon sac de couchage, celui-ci étant resté visiblement trop longtemps sous le déluge de la fin d’après-midi. Le réveil matinal, 4H45, le démontage rapide du camp et le départ à 7H30 indiquent au combien l’empressement de tous de quitter ces lieux pour arriver au plus vite à l’hôtel du soir et pouvoir ainsi mettre de l’ordre dans ses affaires… Sur l’étape, peu de choses à voir, donc peu de choses à dire. Globalement, du sable ou plus souvent de la pierraille à gauche, la même chose à droite… Sur le vélo, vent défavorable qui fit naître une belle organisation de relais toutes les bornes kilométriques matérialisées sur le coté. Malgré tout, l’après-midi, il y avait beaucoup de cyclos fatigués, dormant littéralement sur leur engin, qui avaient hâte de se reposer enfin à l’hôtel…

mercredi 23 mai 2012

46ème étape, Kucha – Bivouac (désert), 117 Km.


Nous quittons presque à regret ce matin cet hôtel mais il faut bien avancer… Au programme du jour, du désert et encore du désert… Pas forcément toujours les belles dunes de sable que vous pouvez vous imaginer, mais souvent des petits cailloux et beaucoup de poussière. Heureusement, la traversée d’un village où il y avait un très grand marché, vint agrémenter le parcours, j’y serais bien resté toute la matinée tellement il y avait de choses à voir et à photographier. Le contact est toujours aussi sympathique, d’ailleurs, je me suis fait offrir une pomme et une poire. Après, du désert sur de longue ligne droite… et enfin le bivouac. Une fois de plus, il y a beaucoup de poussière que parfois, les rafales de vent soulèvent. Tente ou pas tente ? C’est la question que beaucoup de cyclos se posent. Moi, j’opte pour une nuit au grand air, d’ailleurs, très vite, j’attaque une sieste sur mon lit de camp. Une heure après, l’orage éclate, pas le temps d’organiser un repli avec mes camarades d’infortune, Yann, Daniel et Philippe… Nous nous mettons à l’abri d’arbres qui s’avèrent trop maigrichons. En clair, nous sommes trempés jusqu’aux os, mais nous restons stoïques face aux éléments, une réputation de bretons à défendre en pensant fermement que « ce n’est qu’un grain »… Un peu plus tard, quand le déluge est fini, nous sommes tous les quatre plus quelques autres, près des marmites de la cuisine, à nous réchauffer tant bien que mal. Cette fois, plus de poussière mais de la gadoue… Quelques bouteilles de vin pour fêter l’anniversaire de Zim et Joël, le bon steak-patates de l’intendance, Lionel et Jean-Claude, et l’ambiance était aussitôt revenue parmi la troupe du PPL 2012…


lundi 21 mai 2012

45ème étape, Luntai - Kucha, 111 Km.


Ces derniers temps, les départs sont moins matinaux du fait des 2H de décalage adopté par la population, cela arrange une partie du peloton, cela agasse l’autre partie bien évidemment … Moi, j’ai presque l’impression de faire la grasse matinée, ce qui est à craindre par contre, c’est la chaleur de l’après-midi et je n’aime pas cela… Mais depuis hier, une espèce de brume presque bretonne est présente dès le matin et voile sérieusement le ciel, en fait c’est de la poussière et du sable que le vent du nord apporte… Le soir, nos nez et oreilles sont encore plus sales, j’ose à peine penser à nos poumons… Pour le parcours, en gros, 100 Km d’autoroute avec du barbelé à gauche et à droite des fois que l’on ferait une « sortie de route », j’ai mis le régulateur et ensuite j’ai une longue conversation très intéressante avec René Doussineau et à un moment il m’a dit « je commence à avoir faim ». En gros, il était midi, on s’est arrêté dans un « routier »… En début d’après-midi, on était à l’hôtel et le lendemain, chic, c’est congé. Au fait, il y a une piscine, on est quelques uns a l’avoir essayée, on se croirait presque en vacances…

dimanche 20 mai 2012

44ème étape, Korla - Luntai, 176 Km.


Hier soir, j’ai appris que ma maman s’était fait opérer alors, aujourd’hui, je pense encore plus à elle. Bon rétablissement maman. Pour ce qui concerne le PPL 2012 et l’étape du jour, des modifications ont été apportées au programme initial. Interdiction de « stationner » ou plutôt de bivouaquer comme prévu à Yangxia, petit patelin, raisons militaires et stratégiques invoqués… En y passant, pas de missiles, certains d’entre nous prendront une bière et parfois deux sans que cela pose un quelconque souci, seule truc visible, la population est de confession musulmane, ouïgoure, et n’apprécie pas plus que cela, d’après ce que je comprends, les « chinois de  Pékin ». Donc, on fait plus de kilomètres aujourd’hui mais par contre, on couche à l’hôtel le soir. Aucune contestation, assentiment général… Par contre, il est possible que l’on fasse 180 Km d’autoroute, c’est un peu particulier pour les cyclotouristes que nous sommes… La journée se passera correctement, on a longtemps craint avoir le vent contraire tout du long, il n’en fût rien et au contraire, il nous donna des ailes l’après-midi, sur la nationale que l’on du reprendre sur l’injonction de la police et sous un soleil de plomb qui aurait pu nous terrasser…


samedi 19 mai 2012

43ème étape, Heshuo (N 42° 17’ ; E 86° 52’) - Kola, 102 Km.


Aujourd’hui, c’est mon jour de gloire, je suis le cyclo du jour... Rassurez-vous, je n’ai rien fait de particulier, c’est juste mon tour… A croire que je suis apprécié, toutes les femmes, du PPL 2012, n’exagérons pas, toutes les femmes se sont précipitées, enfin presque, pour me faire la bise, certaines suivant le flux croyant que c’était mon anniversaire mais peu importe… Certains esprits mal intentionnés m’ont ensuite fait de petites misères, lestant mon beau vélo de différents objets encombrants. Par la suite, j’ai vraiment profité de cette belle journée, lézardant quelque peu à l’arrière, bien m’en prit puisque cela m’évita une petite erreur de parcours et des kilomètres en plus. L’arrivée à Kola surprit beaucoup de monde, on retrouvait ainsi ces grosses villes un peu oubliées… Au fait, personne n’a monté mes bagages au 9ème étage, comme quoi la gloire peut être très éphémère…


vendredi 18 mai 2012

42ème étape, Kumushi - Heshuo, 135 Km.

Pas de regret ce matin pour quitter ce bivouac, ce soir, on va pouvoir se laver... Il fait vite chaud, ce qui m’oblige à un arrêt à la fin de la première partie de l’ascension de ce petit col. Les poids lourds sont nombreux et certains montent péniblement, l’occasion est belle pour m’abriter durant la dernière partie d’une dizaine de kilomètre et de retrouver allègrement « la tête » après une belle partie de manivelle dans la descente sans trop d’efforts, nous sommes sur autoroute, sur un vrai billard. L’après-midi est plus dure, il fait très chaud et tout le monde arrive avec satisfaction à l’hôtel, en réalité deux puisque nous sommes scindés en deux groupes. Satisfaction de courte durée, puisque nous apprenons qu’il n’y a plus d’eau sur la ville… Comble des malheurs, dans le deuxième hôtel, il n’y a pas non plus d’électricité… L’eau reviendra pour certains, ceux du rez de chaussé, au petit matin, trop tard pour la douche, cela sent le roussi sur le PPL 2012 ou plutôt le fauve…

 

jeudi 17 mai 2012

41ème étape, Toksun - Kumushi, 92 Km.


Aujourd’hui, départ de bonne heure et sans petit déjeuner. Eh oui, ici, les chinois vivent avec deux heures de décalage par rapport à Pékin bien que l’on soit toujours à l’heure officielle. On retrouve la montagne avec un long col de 55 Km… mais pas trop pentu, Christian Arnould est irrésistible, il vole… L’après-midi est chaude et on arrive de bonne heure pour le bivouac, il y a un tas de choses à faire dont l’épluchage de légumes. Les repas, lors de ces journées un peu particulières, sont toujours très appréciés. Par contre, cette fois-ci, « l’aire de repos » n’est pas du goût de tout le monde, elle est très poussiéreuse. Certains vont même jusqu’à dire « que les gens du voyage ne l’auraient pas acceptée, eux »… L’ambiance est toutefois excellente et l’occasion est bonne pour arroser l’anniversaire de Jacques et de Zim entre deux tourbillons de poussière. Les ouvriers et une jeune femme qui occupent à l’année ces vieux bâtiments, sont très curieux de notre cuisine. La nuit, à la belle étoile pour ce qui me concerne, fut bonne malgré la circulation incessante des poids lourds sur la route proche de notre campement.




mercredi 16 mai 2012

40ème étape, Tu Lu Fan (Turfan) (N 42° 56’ ; E 89° 10’) - Toksun, 60 Km.

Aujourd’hui, il n’y a que 60 Km à faire mais depuis le départ, on a appris à se méfier des étapes qui paraissent parfois anodines. En l’occurrence, il faut maintenant se méfier de la chaleur. Hier après-midi, lors de ma petite balade pédestre avec mon compagnon de chambrée, Philippe Lambert, la température avoisinait les 35°C… Et ce matin, à 8H30, il faisait déjà  bon en  « petite tenue », d’ailleurs on a vu quelques personnes qui se réveillaient sur notre passage, elles avaient dormi sur leur lit placé à l’extérieur. Etape en fin de compte tranquille avec cette particularité que nous sommes descendus à environ 80 mètres en dessous du niveau de la mer, ce qui constitue un record pour beaucoup d’entre nous. A noter, ce village traversé avec ces nombreuses peintures murales colorées qui ont fait le bonheur des photographes avant d’affronter une partie désertique avec ses petits animaux, tels que les serpents, les lézards et même de grosses araignées qui traversent la route devant nos pneus. La bonne surprise viendra de ces mûriers en bord de route sur lesquels les gourmands s’attardèrent, la hiérarchie du peloton en fût complètement chamboulée... mais tout le monde rentra à l’hôtel dans les délais avant une nouvelle fois la grosse chaleur de l’après-midi.


 

mardi 15 mai 2012

39ème étape, Daheyan (N 43° 10’ ; E 88° 52’) – Tu Lu Fan (Turfan) (N 42° 56’ ; E 89° 10’), 40 Km.


Ce matin, 6H30, nous débarquons du train, la tête un peu dans le sac. Petit déjeuner au buffet de la gare version locale, en clair, un boui-boui où l’on se met en quatre pour servir rapidement la troupe de 80 personnes qui se pointe. Petit déjeuner à la chinoise, c'est-à-dire un bouillon de je ne sais pas trop quoi, mais c’est chaud, et quelques baoshis qui sont toujours bons. Les camions et nos vélos arrivent vers 9H, nous serons donc de bonne heure à l’hôtel puisque l’étape n’est qu’en descente, en gros. Cela nous permettra de visiter un peu la ville de Turfan, oasis de verdure dans une partie désertique, alimentée en eau par ses fameux puits Karez. Depuis notre transfert de 800 Km, nous sommes dans une autre Chine, la province de Xinjianng, de confession musulmane, province autonome ouïghoure avec 8 pays frontaliers. La ville revit le soir après la chaleur de l’après-midi, les jets d’eau de la grande place, mis en scène avec certaines musiques occidentales, sont magnifiques. La population locale, plus typée  Moyen Orient, nous laisserait penser que nous sommes plus en Chine…


Voyage en train.


De Liuyuanzhen (N 41° 06’ ; E 95° 30’) à Daheyan Railways Station (N 43° 10’ ; E 88° 52’), ~ 800 Km.
Il fallait de la marge. Eh oui !!! Embarquer une troupe de 80 cyclos dans un train n’est pas une mince affaire… Arrivée vers 15H pour un départ vers 21H30… D’abord, entasser, c’est le mot, tous les vélos dans deux camions chinois. Ensuite attendre le repas pris dans un restaurant à coté, attendre effectivement car la gare se trouve à un croisement de route et non dans une ville. Chacun s’occupe, le plus souvent en se désaltérant. Il y a ensuite les formalités d’embarquement et ici en Chine, il faut présenter le passeport, passer les sacs au détecteur et accepter la fouille au corps, comme dans un aéroport. Ensuite, attendre encore. Embarquement enfin, pas tout à fait, nous attendons une nouvelle fois sur le quai, nous nous faisons d’ailleurs rappeler plusieurs fois à l’ordre car nous dépassons la ligne blanche… Le train est maintenant là mais il y a encore quelques hésitations avant le feu vert pour y monter. Pas de compartiments couchettes, mais un couloir commun et des couchettes par bloc de six. C’est un peu le bazar car nos couchettes sont en partie prises. Au final, tout le monde arrive à se caser. La mixité ethnique est de mise et ce n’est pas plus mal, il y aura même certains échanges de verre de saké. La montée dans les couchettes du haut est périlleuse et réservée aux plus souples d’entre nous. La nuit se fera en pointillés pour ce qui me concerne, au gré du balancement du train, quelques uns dormiront très bien. Cependant, au débarquement, la plupart des yeux était un peu dans le vague…  

 

lundi 14 mai 2012

38ème étape, Dun Huang – Liuyuanzhen (N 41° 06’ ; E 95° 30’), 131 Km.


Ce matin, 4H40, je fais un bond dans mon lit à la sonnerie du téléphone. Eh oui ! Aujourd’hui, c’est départ à 6H et dire que certains pensent que nous sommes des privilégiés en vacances… Le petit déjeuner est une nouvelle fois léger dans cet hôtel, beaucoup de cyclos amènent eux mêmes leurs provisions pour se caler l’estomac. Il fait frais et l’on part avec la lumière, il ne fait pas tout à fait jour. Les 130 Km prévus sont en ligne droite avec deux petits virages à ne pas louper, il ne faudra donc pas s’endormir ou mettre le pilote automatique. Le vent est un peu défavorable mais c’est du « pipi de chat » comparé à ce que l’on a vécu vendredi dernier… Rien à signaler de particulier sinon un magnifique lever de soleil et des chameaux au bord de la route, des bestioles que je ne m’attendais vraiment pas à rencontrer en Chine mais ici, nous sommes à l’extrémité Est du désert de Gobi avant d’attaquer dans quelques jours les abords du désert de Taklamakan. Ah si, j’oubliais ! Ce n’est pas très glorieux mais j’ai chuté bêtement… Après un arrêt photo avec Pascal Pons et Guy Estopina, deux gars sympathiques du Sud de la France, avec l’accent que vous connaissez, je discutais déjà avec Pascal en repartant et au moment où il m’a dit « attention », c’était déjà trop tard. J’ai tamponné Guy qui s’arrêtait de nouveau… Lui, n’a rien compris et s’est retrouvé les quatre fers en l’air, et moi, après que mon cheval ait fait une belle ruade, je suis passé par-dessus le guidon en évitant tout de même de rajouter une deuxième couche sur Guy. Au final, rien de catastrophique mais un grand regret pour notre photographe Pascal, celui de n’avoir pas pu faire le cliché du jour…

samedi 12 mai 2012

Visite des grottes de Mogao à Dun Huang (N 40° 31’ ; E 95° 47’).


Aujourd’hui, c’est jour de repos, mais comme ici tout est relatif, il faut malgré tout se lever à 7H pour se rendre aux grottes de Mogao, classées au patrimoine se l’Unesco. Trois bus sont dépêchés pour nous y conduire, Eurasia a bien fait les choses cette fois ci d’autant plus qu’elle prend en charge le droit d’entrée qui est de 180 Yuan, peut-être aussi pour se faire pardonner de certaines choses passées… Cela valait effectivement le coup de se lever de bonne heure car il n’y avait pas beaucoup de monde et la visite guidée, effectuée par un guide parlant parfaitement le français, était très intéressante, avec suffisamment de détails mais pas de trop. Ces grottes sont datées du IV au XIV siècle et sont en lien avec le bouddhisme. Les photos étaient malheureusement interdites, la boutique souvenirs pleine de livres et de cartes postales, pas fous les mecs, faut faire fonctionner le commerce, comme chez nous quoi…




vendredi 11 mai 2012

37ème étape, Anxi – Dun Huang, 119 Km.


Ce matin, toute la troupe se réveille en ayant à l’idée que si les conditions météo de la veille se maintiennent, on sera vite arrivé à l’étape de repos. Eh bien, c’est raté, il pleut, il fait froid, 4°C, et le vent a tourné complètement, nous jouant donc un sacré tour… L’étape tranquille se transforme en étape physique, 120 Km en ligne droite pratiquement, à lutter contre un vent à décorner les bœufs. Forcément, je me suis retrouvé très souvent devant à imprimer un tempo pour que le maximum de personnes suive et ne rentre pas trop cramé… Heureusement, au fil des kilomètres, la météo s’est améliorée mais le vent restait toujours bien présent. Plusieurs chutes… inévitablement sans trop de gravité sauf pour Daniel qui s’est bien amoché la pommette. Dans notre lutte contre les éléments, quelques inquiétudes en plus naissaient à l’apparition de petites tornades de sable sans conséquence sinon d’avoir un peu plus de saleté dans les yeux le soir venu. Le pique-nique arrivait à point, à l’abri d’un mur, Lionel et Jean-Claude ayant la bonne intelligence de doubler la ration de salade composée maison pour maintenir le moral des troupes dans de telles conditions. Effet garanti puisque tout le monde est rentré dans les délais, nos amis cyclos locaux nous ayant de plus guidés vers notre hôtel de Dun Huang où nous passerons deux jours de repos bien mérités… Ah, j’oubliais, Philippe, mon compagnon de chambrée, était le cyclo du jour et a donc eu droit à quelques égards, par exemple de poser avec quelques charmantes personnes pour la photo souvenir…


Le moral après plus d’un mois en Chine.


Le moral est bon car il y a une bonne ambiance dans le groupe et chacun possède son espace de liberté, je pense, au niveau vélo en particulier, ce qui n’était pas forcément évident au départ. Les jours défilent relativement vite et on avance vers Londres. Certes, j'ai eu un petit coup de baisse de moral, très bref je vous rassure, le deuxième jour de repos car je n’ai pas pu communiquer avec mes proches. J'ai « remonté » la pente en pensant à vous tous qui êtes au boulot et tout de suite cela va mieux... Depuis, je relativise par rapport à internet, s’il y a, tant mieux, s’il y a pas, tant pis, il y a plein de choses à voir autour de nous. Quand j’ai été malade, c’est évident que ça allait moins bien mais le groupe vous soutient pendant cette période difficile connue de tous. Et souvent, vous n’êtes pas seul dans votre cas. Depuis, j’ai retrouvé mes jambes, il m’a fallu 5 jours tout de même, et le moral est donc au beau fixe, jusqu’à Londres j’espère...

jeudi 10 mai 2012

36ème étape, Yu Men Zhen - Anxi, 145 Km.

Ce matin, le temps est mitigé et la pluie est prévisible. L’étape est un copier/coller de celle de hier, au voisinage de l’autoroute fréquentée par de très nombreux camions, et dans des paysages désertiques. Le vent nous pousse et après une séance de derny couleur locale pendant une dizaine de kilomètres pour passer de la queue à la tête du peloton du PPL 2012, je me fais plaisir avec quelques camarades sur cette petite route par moment bien défoncée. Arrêt photos avec Daniel Jacob pour tenter de lui piquer quelques unes de ses bonnes recettes en matière de clichés où il excelle. A quelques encablures du lieu du pique-nique, on nous informe qu’il y a environ 30 Km d’écart sur l’arrière… Certains ne savent pas forcément profiter du vent arrière. Certains également oublieront de s’arrêter pour se restaurer, il est vrai que le camion n’avait pas encore eu le temps d’arriver, le vent n’aura pas tourné pour eux. En définitive, une journée sous le soleil et la chaleur, on commence à avoir des couleurs…

mercredi 9 mai 2012

35ème étape, Jia Yu Guan – Yu Men Zhen (N 40° 18’ ; E 97° 03’), 131 Km.


Les paysages seront une nouvelle fois désertiques lors de cette journée avec toujours ces montagnes que l’on devine au loin car le ciel est voilé aujourd’hui. Un arrêt devant le bout de la grande muraille, un mur en terre, le plus à l’ouest. Ensuite, on chemine, tantôt à droite, tantôt à gauche de l’autoroute qui nous sert de guide ou de fil d’Ariane pour rejoindre la ville étape de Yu Men. La fin de journée est difficile pour certains car nous empruntons une route en travaux, ce qui transpose plusieurs d’entre nous dans un véritable Paris-Roubaix de plus de vingt kilomètres… La pluie orageuse viendra calmer ce beau monde pour une arrivée tout en douceur dans cette ville moderne un peu fantôme…


mardi 8 mai 2012

34ème étape, Qing Shi Zen – Jia Yu Guan, 103 Km.


La mise en route, le matin d’un bivouac, est assez rapide, vous avez beaucoup moins de choses à faire où plutôt moins de perte de temps. Souvent, vous êtes restés habillé, le petit déjeuner est rapide, la toilette vite faite… A moins que vous n’ayez pas dormi, ce qui ne fût pas mon cas cette nuit malgré mes déboires. Rien de particulier au cours de cette étape, sauf que mon groupe a faillit se faire balayer par un camion. Si tout de même, les paysages étaient contrastés, les montagnes enneigées au loin sur notre gauche avec des sommets à plus de 5000 m d’altitude et plus près de nous, cette plaine quasi désertique. Visite de la ville de Suzhou/Jiuquan avec les cyclos locaux avant d’affronter une route en grands travaux et beaucoup de secousses…mais avec la joie d’éviter un nouvel orage de peu…

lundi 7 mai 2012

33ème étape, Gao Tai Xiang (N 39° 23’ ; E 99° 49’) – Qing Shi Zen (N 39° 22’ ; E 99° 03’), 82 Km.


Beaucoup de monde une nouvelle fois ce matin pour notre départ, il est vrai que les banderoles en chinois du PPL 2012 attisent la curiosité. Il fait déjà chaud, de mauvais augure car on attaque des régions désertiques d’après le staff du PPL 2012. La mise en route est encore difficile pour moi, ça marque d’énergie. Une petite halte à une terrasse, pour un coca de circonstance, nous fait croire à de vraies vacances… Au loin, droit devant nous, c’est tout noir, l’orage arrive. Maintenant, on est en plein dedans, ça souffle dur et puis quelques minutes après, c’est déjà derrière nous. Cela a eu le don de me réveiller, je me sens maintenant un peu mieux. Nous arrivons de très bonne heure à Qing Shi Zen, nous avons tout le temps de profiter de son marché et éventuellement du dentiste local. Ce soir, nous bivouaquerons dans le collège. Entre temps, deux personnes feront des malaises sans conséquences. Certains enfants du collège sont très jeunes, ils défilent à la cabine téléphonique pour, je le suppose, appeler les parents et amoindrir leurs vagues à l’âme. Cette nuit, j’ai pris l’option de monter mon lit de camps sur le terrain de foot. Mauvaise pioche, les premières gouttes de pluie me font rapatrier dans le hall de l’école, puis à cause de grognements de vieux grizzlis ou de bestioles similaires, à un transfert dans le fond d’un couloir où je trouverais enfin la quiétude pour une nuit déjà bien avancée…