jeudi 30 août 2012

Mon « allocution » lors de la cérémonie officielle de remise de récompenses à l’institut français de Londres.


Pour la cérémonie officielle de remise de récompenses du PPL 2012, Michel Cabart m’avait demandé, ainsi qu’à quatre autres camarades, de dire un petit mot à propos de mes impressions sur l’expédition. Voici ce petit mot :


« Je me suis autorisé un break dans ma vie, pour de multiples raisons, en m’inscrivant sur le Pékin-Paris-Londres 2012. J’ai pourtant hésité, j’avais peur de m’ennuyer en termes de vélo et aussi d’éprouver de la lassitude tout au long des cinq mois de ce périple. Ҫa a été tout le contraire, le temps est passé trop vite et je suis au final comblé au-delà de mes attentes. J’ose même vous avouer maintenant, que j’ai aussi parfois pris du plaisir sur les routes du Kazakhstan, mais je n’en avais rien dit jusque là par respect pour ceux qui galéraient.

J’ai côtoyé des personnes bien différentes mais chacune très riches au niveau expériences. J’ai appris de mes ainés, de Jean entre autre, 20 ans de plus que moi jour pour jour, également des plus jeunes, Kiki « La Hiaute » par exemple mais aussi des étrangers du sud-Loire. Gérard m’a ouvert aussi les yeux, mes copains chinois sont maintenant des compatriotes.

Ce PPL 2012 fut donc pour moi une fabuleuse expérience humaine qui supplante tout ce que j’ai pu faire à vélo jusqu’à présent. Je pense que ces cinq mois resteront gravés à jamais dans nos têtes et dans nos cœurs.

Pour toutes ces raisons et en dépit des aléas inévitables sur une telle aventure, je remercie très chaleureusement et très sincèrement Michel Cabart et Roland Diot, le n°1 et le N°2 de l’expédition, de m’avoir permis de vivre une telle aventure humaine.

J’ai été heureux pendant ces cinq mois. Prendre son vélo chaque matin est un réel plaisir, j’ai donc été un privilégié.

Ce bain de jouvence va, je l’espère, m’aider à retourner au boulot dès lundi. Mais déjà, je n’ai qu’une hâte, repartir de nouveau, surement sous une forme différente, mais repartir à vélo.


A tous les participants,
A la logistique,
A Michel et Roland,
Encore merci. »

mardi 28 août 2012

129ème et dernière étape, Crawley - Londres, 67 Km.












Les consignes de Michel Cabart sont plus longues que d’habitude, je crois qu’il savoure la fin de l’expédition qu’il a organisée. Le parcours est beau, souvent à l’écart de la grosse circulation, parfois en sous-bois, on a du mal à s’imaginer par moment que l’on est si proche de Londres. Le groupe PL se joint à nous, nous devons redoubler de vigilance car certains roulent très mal, ce serait dommage de gâcher la fête, nous sommes si près du but. Nos amis cyclos anglais font une fois encore un superbe travail de sécurité en bloquant les voitures sur notre passage, ce n’est pas une mince affaire au fur et à mesure que nous approchons de la capitale anglaise mais c’est efficace pour notre plus grand bien. Au pique-nique, nous retrouvons le groupe ACA, l’occasion d’échanger encore un peu et de saluer le mérite de ces participants. Au dernier regroupement, ce sont d’ailleurs eux qui vont ouvrir la voie vers le final, c’est légitime. La fin est proche, cela discute un peu moins, chacun cogite sans doute… Nous longeons maintenant la Tamise sans la voir et soudain, au détour d’un immeuble, c’est Tower Bridge qui apparait à nous, terme de notre périple. Je congratule chaleureusement en premier les femmes du groupe, certaines ont eu des difficultés et sont très méritantes d’avoir mené avec succès leur expédition. L’émotion nous envahit pour la plupart, moi je fonds en larmes dans les bras de certaines personnes, ce n’est pourtant pas dans mes habitudes. Ce n’est pas, je pense, le fait d’avoir fait ce PPL à vélo mais plutôt l’instant qui marque la fin d’un groupe et de devoir quitter beaucoup de personnes auxquelles je me suis lié et que je ne reverrai peut-être plus…

En tout cas, l’aventure était belle et m’a sincèrement comblé. Je remercie très chaleureusement Michel Cabart, le chef d’expédition ainsi que Roland Diot et toute l’équipe logistique de m’avoir permis de vivre de tels moments même si parfois cela n’a pas été simple.

lundi 27 août 2012

128ème étape, Dieppe (France) – Crawley (Angleterre), 60 Km.







Petite étape ? En réalité, elle a peut-être été la plus longue… Oui, car elle a véritablement démarré le dimanche à 19H quand il a fallu que je plie mes bagages en catastrophe dans le gymnase aidé en cela par quelques camarades. Repas, départ du gymnase à 21H, pause dans un hôtel pendant 1H30, puis gare maritime jusqu’à 2H30 du matin, formalités de douane, nouvelle attente dans une cabine Algéco et enfin embarquement pour un départ du ferry à 5H30, traversée et arrivée à Newhaven à 9H30 (8H30, heure locale), avec des têtes pas très fraîches... Déjà, cela constituait en soi une belle étape, mais ce n’était pas fini. Pot d’accueil bien sympathique, en plein air, par la mairie de Newhaven, accueil et buffet copieux à Lewes  où nous avons pris notre pique-nique. Voilà, la matinée était passée et nous n’avions fait que 15 Km sans oublier pour autant de rouler à gauche… Le rythme… des réceptions est épuisant, je crois qu’il y aurait eu des démissions si les cinq mois avaient été comme cela… Nous prenons notre mal en patience depuis quelques temps, nous nous sentons redevables au niveau de l’organisation encore plus depuis que le groupe ACA Handicap nous a rejoint. Pour les jeux paralympiques, c’est un signe fort. Les 45 Km de l’après-midi s’effectueront sur des petites routes dans un paysage de bocage verdoyant magnifique. Les pauses furent longues et nombreuses, mais nécessaires pour garder les trois groupes ensemble pour l’arrivée au grand complexe sportif, le K2, à Crawley vers 18H… Les troupes étaient HS, cela ronflait fort dans le gymnase…

samedi 25 août 2012

127ème étape, Doudeauville - Dieppe, 79 Km.


Ce matin, il pleut, le ciel est chargé, le vent souffle, bref, un vrai temps de breton… Il faut replier la tente pour la dernière fois, elle ne sera pas sèche avant longtemps… Le petit déjeuner se fait dans une ambiance très conviviale, les bénévoles de la commune et du camping ont bien fait les choses. Direction la voie verte et Neufchâtel en Bray pour rouler à travers les magnifiques bocages de la région. Au pique nique de Neufchâtel, je réalise soudainement que c’est mon frère Thierry qui est face de moi. Je le remercie d’être venu me voir mais en réalité, c’est toute ma famille qui est là. Ma mère, mes trois frères, ma sœur, mes beau-frère et belle-sœur ainsi qu'un de mes neveux. On fond en larmes, c’est idiot mais c’est comme cela. Cinq mois de séparation dont une partie à l’autre bout du monde ont resserré les liens… Une bien belle surprise, un moment très fort pour moi. Il en a été ainsi de même pour tous les participants retrouvant de façon impromptue leur famille depuis notre retour en France. Micheline est la vedette locale du jour, toutes les caméras sont braquées sur elle, sa maîtrise est plus grande que sur son vélo… La suite est une longue procession vers Dieppe avec une réception officielle où la ville reçoit le label cyclotourisme de la FFCT pour ses efforts et ses nombreuses concrétisations dans ce domaine. Le front de mer est agité, il a fait beau plusieurs fois dans la journée mais nous avons échappé une fois de plus aux grosses averses, signe qu’il y a une belle étoile sur cette expédition. Dimanche, repos à Dieppe, nous attendons le groupe Paris-Londres Arc en Ciel Aventure Handicap. Lundi matin de très bonne heure, nous traversons le Channel pour boucler notre expédition.

mardi 21 août 2012

125ème étape, Provins - Paris, 113 Km.


Une étape particulière aujourd’hui puisque c’est l’arrivée à Paris. Elle marque, inconsciemment, pour beaucoup d’entre nous mais à tord surement, la fin du périple. La densité des habitations et de la circulation augmente au fur et à mesure du parcours du jour, il faut redoubler de vigilance. La route est parfois délicate à trouver, le groupe dans lequel je me trouve reste soudé, la cohésion est plus forte, c’est d’ailleurs ce qui avait été demandé par le staff. A l’avant, j’aide de mon mieux Roland pour trouver la route en lui apportant je pense ma sérénité. Les cyclos de Le Perreux, dont font partie Jean-Paul et Jacques, nous rejoignent et nous guident dans le dédale de routes et de rues où l’on s’y perdrait aisément. Pour ma part, je retrouve beaucoup de ce que j’ai voulu oublier ces derniers mois, le stress et l’agressivité des gens, au volant entre autre. Les grands espaces sont déjà bien loin… Nous arrivons enfin au pique nique, à l’hippodrome de Vincennes, avec plaisir. L’ambiance est bonne et détendue, un parfum d’arrivée flotte dans l’air, les petits accrocs seraient déjà oubliés… La suite est un peu surréaliste, un peloton de plus d’une centaine de vélo dans Paris, passant par la porte d’Ivry en pleine circulation, du mois d’août certes. Un accueil à la Fédération pour des félicitations et enfin, direction l’hébergement, le CISP bd Kellermann, pour une pause de deux jours bien méritée.